Déconfinement : comment surmonter la peur ?

Après avoir été contrainte de rester à son domicile pendant de longues semaines pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, plusieurs pays se déconfinent progressivement. Mais comment vaincre la peur de ressortir alors que le risque de tomber malade est toujours là ? Les réponses de Catherine Lerot-Singer, psychanalyste.

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Que l’on soit de nature anxieuse ou d’un tempérament calmehypocondriaque ou au contraire jamais inquiet, que l’on en ait conscience ou pas, nous venons tous de subir un traumatisme. Depuis mars et durant plusieurs semaines, du fait de l’épidémie de coronavirus, nous avons dû changer radicalement notre mode vie et passer le plus de temps possible chez nous. Pour certains, c’était extrêmement difficile. Pour d’autres, c’était une période bienvenue de calme et de repos.

Mais depuis mai, le déconfinement progressif est mis en place. Certains  retournent au travail et renouent avec le monde extérieur. Mais le risque d’attraper le Covid-19 est encore présent : et si l’on tombait ou retombait malade ? 

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Prendre conscience de l’inutilité de la peur 

Selon la psychanalyste Catherine Lerot-Singer, pour vaincre notre peur de la maladie, la première étape est de comprendre son mécanisme. “Nous avons tendance à penser que toutes les émotions que l’on ressent ont une fonction, explique-t-elle. La peur nous donne l’illusion de nous protéger et c’est pour cela que l’être humain tombe dans son piège depuis toujours. Mais en réalité, elle ne sert à rien. Elle nous glace, nous tétanise. Ce qui nous protège réellement, ce n’est pas la peur, c’est la prudence.” Une fois que l’on prend conscience de l’inutilité de notre peur – comme le rappelle ce fameux dicton, “la peur n’évite pas le danger” – nous faisons un premier pas pour la désactiver. Et pour essayer de s’en débarrasser complètement, notre spécialiste préconise plusieurs techniques.

Objectiver sa peur

“Le premier exercice que tout le monde peut faire, c’est de se souvenir d’un moment qu’on a vécu dans le passé, où l’on a eu la peur terrible que quelque chose se produise mais où rien n’est arrivé.” En constatant que nous n’avions pas de raison de nous inquiéter et que le mal causé par notre peur était finalement plus important que le danger lui-même, on développe un moyen efficace pour se rassurer. L’idée, c’est qu’en objectivant sa peur, en l’interrogeant, on observe les dangers potentiels d’une situation et on y oppose des antidotes adaptées.” Dans la situation que nous vivons aujourd’hui, les antidotes, ce sont les gestes barrière.

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Se protéger en pleine conscience

Afin de calmer sa peur, tous les gestes que nous avons désormais pris l’habitude d’effectuer doivent être réalisés en “pleine conscience”, c’est-à-dire dans un état d’attention soutenue. “Lorsque je sors dehors, je mets mon masque et je me le dis à moi-même – voilà, tu mets ton masque, tu fais ce qu’il faut, tu te protèges – quand je rentre, je me lave les mains et je le fais de façon appliquée. Ce sont des choses simples mais très concrètes, et si l’on est vraiment conscient de ce que l’on est en train de faire, on se sent plus rassuré.” Notre psychanalyste insiste également sur le fait qu’il est nécessaire de faire confiance à ces consignes de sécurité et à ceux qui les donnent. “Pendant le confinement, on a entendu des choses très différentes – on nous a dit que le masque n’était pas nécessaire, puis on a entendu le contraire – finalement, il y a eu beaucoup d’incertitudes et les gens se sentent encore perdus. S’accrocher à une notion de solidarité, visible et invisible, nous aide aussi à surmonter tout ça.”

Revivre normalement, mais progressivement

Enfin, Catherine Lerot-Singer nous invite à reprendre plaisir par petites touches au contact humain et aux sorties. “Nous n’allons pas, du jour au lendemain, retourner dans une salle de concert ou dans un restaurant rempli de monde. En revanche, un jour, on prendra un petit café en terrasse ; un autre jour, on se serrera la main et, peu à peu, les choses se rééquilibreront et on ira de plus en plus loin.” De son point de vue, pendant le confinement, il s’est joué quelque chose de fort au niveau de nos inconscients : “Durant les semaines que nous avons vécues, nous avons eu, sans nous en rendre compte consciemment, la sensation de retrouver le confort du ventre maternel. Chez nous, nous étions protégés, comme dans un cocon, reliés au monde par le cordon… de nos box internet. Cela va nous prendre un peu de temps pour ne plus considérer l’extérieur comme un milieu dangereux, et c’est normal”. Sa conclusion ? Accepter ce qui est. C’est la meilleure façon d’avancer !” 

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Et pour celles et ceux qui n’arriveraient pas du tout à contrôler leurs angoisses post-confinement, il est fortement conseillé de consulter un spécialiste. Dans ce cas bien précis, une séance ou deux peuvent suffire à régler le problème.

Sources : doctissimo.fr, pinterest.fr

5 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Louis dit :

    Merci Mona pour ce très bel article !
    Effectivement, accepter ce qui est, c’est peut-être la meilleure façon d’avancer… Mais il n’est pas nécessaire et encore moins obligatoire de vivre comme avant, dans une course effrénée vers toujours plus de mondialisation, de profits ou de loisirs extrêmes ! Apprenons ou ré-apprenons à privilégier les circuits courts et à respecter davantage la nature et notre patrimoine terrestre commun…
    Prends bien soin de toi. Bisous d’amitié.

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    1. limonasblog dit :

      je suis tout à fait d’accord avec toi mon cher Louis, c’était une épreuve si difficile, si inimaginable, surtout pour notre génération, qui bénéficie du confort, de la stabilité, de la science et de la technologie,
      mais la vie la santé et la liberté n’ont pas de prix,
      Merci beaucoup mon cher Louis, prend bien soin de toi,
      je te souhaite le bonheur, la joie et la sérénité,
      Bisous du pays du soleil 😉
      Mona

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  2. Zaïra dit :

    Bonjour ma chère Mona tout d’abord 3idek Moubarek. Surveille tes mail je vais t’écrire.
    Merci pour cet article que j’ai lu avec attention, vraiment tres intéressant. Des bises

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    1. limonasblog dit :

      Bonjour ma très chère Zaira, Aid moubarak said, tu m’a beaucoup manqué, j’espère que tout va bien, on a tous passé des moments difficiles, mais le plus beau est à venir,
      prend bien soin de toi,
      bisous
      mona

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      1. Zaïra dit :

        A moi aussi vraiment manquée😍, allah i sallemek j’espère que le prochain ramdane se passera dabs de meilleures conditions. On va reprendre nos vies en main sûrement envisager les choses différemment. Des bisous prend soin de toi

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